Résister

Cyril Dion constate que la situation est bien plus grave que ce qu’il imaginait. En relation avec les spécialistes mondiaux du changement climatique, il constate que le problème est avant tout structurel, lié à l’économie et aux pouvoirs politiques. Désormais, le temps n’est plus aux mesures locales, il faut changer d’échelle. Cyril Dion rencontre des résistants, des manifestants, des ONG aux méthodes coup de poing, et des militants qui attaquent leur pays en justice. Certains ont révolutionné leur territoire. Malgré ces quelques succès, le choc apparaît inévitable.

Avant d’envisager de faire « renaître » la terre, ses écosystèmes, son économie et sa société humaine, il faut regarder la réalité en face, et comprendre ce qui nous attend. Cyril Dion part à la rencontre de David Wallace Wells, du New York Magazine, dont le travail a mis en lumière la gravité de la situation – bien pire que tout ce qu’on avait imaginé jusqu’ici. Réchauffement, disparités économiques, migrations, disparition des espèces : des phénomènes irréversibles sont engagés. Cyril Dion s’interroge : pourquoi en est-on arrivé là ? Lui, le premier, avait prôné la mobilisation des citoyens : des actions locales pour un changement global. Malheureusement, les changements doivent être bien plus rapides et d’ampleur. 

Il faut tout changer, et en premier lieu notre système économique. A la suite de ce constat, Cyril Dion part à la rencontre de celles et ceux qui ont passé la vitesse supérieure. Certains prônent l’interposition, et défient une forme de paralysie de la société pour susciter la réaction. C’est ce que racontent Andreas Malm, maître de conférence en écologie humaine en Suède, opposant farouche aux infrastructures des énergies fossiles, ou encore des associations comme Extinction Rebellion. En Allemagne, dans la forêt d’Hambach, il rencontre des militants qui ont réussi à sauver une partie de la forêt (80% avait été détruits pour les besoins d’une mine de graphite). À Mayotte, il dialogue avec des militants de l’ONG Sea Shepherd qui refusent le massacre des tortues et réalisent des opérations coup de poing pour sauver l’environnement. 

D’autres choisissent de prendre le problème à bras-le-corps, à leur échelle. : que ce soit d’aborder la santé publique par le prisme de la restauration végétale en France et au Brésil, ou la lutte contre la déforestation en utilisant des méthodes ancestrales. Cyril Dion prend du recul : il nous embarque dans la forêt amazonienne, puis en Uruguay, pour nous dévoiler des régions ou des pays qui ont réussi à repenser leur mix énergétique démontrant que des choix politiques majeurs peuvent faire basculer le destin. Cyril Dion nous a convaincu qu’il fallait se préparer au pire, même si certaines initiatives suscitent l’espoir. En attendant qu’elles émergent, il va falloir faire face au choc et affronter l’inéluctable…